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LES YEUX OUVERTS
Etre (in)formé, c'est être libre !
Mille et une expressions émaillent nos propos. Un livre nous en révèle les origines, dans un hommage gouailleur au “parler populaire”.
C’est un ouvrage robuste aux allures de dictionnaire. On en feuillette les pages, à la recherche de l’insolite. Plus de deux kilos d’explications sur les expressions que nous empruntons quotidiennement à la langue sans en connaître le sens. Leur date d’apparition, leurs origines, des explications, des contre-explications (pour celles dont l’acception porte au débat) et des définitions, le tout teinté d’humour et de références littéraires !
Pour abattre ce travail de titan (expression issue de la mythologie grecque, où les Titans entassèrent les trois montagnes les plus hautes de Grèce pour atteindre le ciel où Zeus s’était caché…), Georges Planelles a créé en 2005 un site Internet , Expressio.fr, et incité ses milliers de visiteurs à contribuer à l’oeuvre. Linguistes, passionnés et simples amoureux de la langue ont donc apporté leur pierre à l’édifice qui, une fois achevé, permet d'utiliser à bon escient (dont la racine scire, en latin signifie savoir) ces perles de la langue.
L’auteur, ingénieur devenu consultant indépendant en informatique, n’est pas un bleu (terme venant du fait que les conscrits nouvellement incorporés portaient une tenue de cette couleur au début du XIXe siècle). Il revendique pourtant une approche sans prétention, car « il n’est écrit nulle part que la culture doit impérativement être triste et austère » !
On y apprend ainsi que l’interjection “allô !”, utilisée pour débuter toutes nos conversations téléphoniques, vient de “haloo”, terme anglo-normand signifiant “poursuivre en criant” utilisé par les bergers normands installés dans l’Angleterre du XIe siècle pour rassembler leurs troupeaux. Son dérivé fut utilisé plus tard pour exprimer la surprise ou attirer l’attention à distance, avant de traverser l’Atlantique dès l’apparition du téléphone, en 1876.
Quant à l’argent qui, comme chacun sait, n’a pas d’odeur, on doit cette expression à l’instauration par l’empereur Vespasien d’une taxe pour renflouer (déjà !) les caisses de l’État en 69 après Jésus-Christ. L’impôt sur les urines était payable tous les quatre ans par les chefs de famille en fonction du nombre d’habitants vivant sous leur toit. Le peuple railla cette taxe et Titus, le fils de Vespasien, se fit l’écho de ces sarcasmes. Son père lui mit alors une pièce de monnaie sous le nez, en lançant un « pecunia non olet » (“l’argent n’a pas d’odeur”), qui traversa les âges.
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